Ces 10 auteurs français classiques du XIXᵉ siècle à connaître impérativement


1. Charles Baudelaire (1821-1867)

Charles Baudelaire est un poète français. Sa vie de bohème, rebelle et dissolue, est ponctuée par un profond mal-être qui le ronge de nombreuses années durant.

Inspiré par ses voyages et ses rencontres avec d’autres artistes (notamment l’écrivain américain Edgar Allan Poe), il publie, en 1857, l’œuvre pour laquelle il consacra toute sa vie, Les Fleurs du mal, et dont de nombreux poèmes sont devenus célèbres :

  • Confession
  • L’Albatros
  • L’Homme et la Mer
  • L’Horloge

Le recueil met en relief la dualité entre des sentiments contradictoires (le mal et la beauté, la volupté et l’horreur, etc.) et provoque l’indignation : il est alors interdit pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ».

Qu’est-ce que le « spleen » chez Baudelaire ?

Peut-être avez-vous déjà entendu parler du spleen de Baudelaire ? Ce mot d’origine anglo-saxonne désigne le « sentiment de solitude profonde, de mélancolie et de nostalgie ressenti par une personne ». Ce désespoir ponctue toute l’œuvre Les Fleurs du mal, dont la première partie porte d’ailleurs le titre Spleen et Idéal.

Œuvres littéraires principales de Baudelaire :

  • La Fanfarlo (1847)
  • Les Fleurs du mal (1857)
  • Les Paradis artificiels (1860)
  • Le Spleen de Paris (1869)
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2. Honoré de Balzac (1799-1850)

Honoré de Balzac est un écrivain français du XIXᵉ siècle et l’un des plus grands représentants du mouvement du réalisme.

Qu’est-ce que le « réalisme » ?

Le réalisme est un mouvement artistique que l’on retrouve en littérature notamment. Le terme est tout d’abord apparu pour décrire les peintures de Gustave Courbet qui représente sur ses toiles le quotidien de personnes issues de milieux défavorisés.

Honoré de Balzac fait figure d’illustre représentant de ce mouvement dont la principale typicité est de dépeindre les rouages du quotidien et de la société de la manière la plus objective et fidèle possible. Cette extrême acuité dans les œuvres littéraires du romancier (plus de 120 ouvrages !) nous permet d’ailleurs aujourd’hui d’avoir une trace et un témoignage précis de la société de l’époque.

L’auteur se caractérise par sa carrière prolifique, passant de nombreuses heures par jour à écrire.

Œuvres littéraires principales d’Honoré de Balzac :

  • Les Chouans (1829)
  • La Peau de Chagrin (1831)
  • Eugénie Grandet (1833)
  • Le Père Goriot (1835)
  • Le Colonel Chabert (1835)
  • La Comédie humaine (1829-1850)

À ce titre, La Comédie humaine, recueil regroupant plus de 90 ouvrages (nouvelles, romans, contes et essais), fait office de véritable fresque historique de la société, de la Révolution (1789) à la monarchie de Juillet (1848).


3. Gustave Flaubert (1821-1880)

Grand auteur du XIXᵉ siècle, Gustave Flaubert, comme Honoré de Balzac, est l’une des principales figures du réalisme.

Ses romans, qui lui demandent plusieurs années de travail avant publication, offrent une vision claire et novatrice de la société de l’époque, nous livrant une étude très détaillée sur le quotidien et la psychologie de ses personnages.

Son œuvre maîtresse, Madame Bovary (1856), provoque un véritable scandale et l’ouvrage est censuré pour immoralité.

Découvrez l’œuvre « Madame Bovary » résumée par l’acteur Jean Rochefort

Œuvres littéraires principales de Flaubert :

  • Madame Bovary (1856)
  • Salammbô (1862)
  • L’Éducation sentimentale (1869)
  • Trois contes (1877)
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4. Victor Hugo (1802-1885)

Véritable référence parmi les auteurs français, Victor Hugo est principalement connu dans le monde entier pour ses œuvres Notre-Dame de Paris (1831) ou encore Les Misérables (1862).

À la fois écrivain romantique, poète et dramaturge, il se démarque par son imagination fertile, à la fois lyrique et épique. Homme politique, Victor Hugo s’investit dans de nombreux combats de son époque et s’engage notamment pour la paix ou contre la peine de mort. Il est enterré au Panthéon en 1885.

Victor Hugo est l’un des plus grands romanciers et poètes de la littérature française du XIXᵉsiècle.

Œuvres littéraires principales de Victor Hugo :

  • Hernani (1830)
  • Ruy Blas (1838)
  • Les Châtiments (1853)
  • Les Travailleurs de la mer (1866)
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« La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste »
(Victor Hugo, « Les Travailleurs de la mer », 1866)
« Une ville comme Paris est dans une crue perpétuelle. Il n’y a que ces villes-là qui deviennent capitales. Ce sont des entonnoirs où viennent aboutir tous les versants géographiques, politiques, moraux, intellectuels d’un pays, toutes les pentes naturelles d’un peuple ; des puits de civilisation, pour ainsi dire, et aussi des égouts, où commerce, industrie, intelligence, population, tout ce qui est sève, tout ce qui est vie, tout ce qui est âme dans une nation, filtre et s’amasse sans cesse goutte à goutte, siècle à siècle ».
(Victor Hugo, « Notre-Dame de Paris », 1831)

5. Guy de Maupassant (1850-1893)

Guy de Maupassant est principalement connu pour ses contes et nouvelles. Auteur prolifique malgré sa courte existence (on lui doit ainsi plus de trois cents nouvelles !), il dépeint dans ses ouvrages des moments de vie, aussi bien dans les milieux mondains que dans les modestes milieux ruraux. Ses nouvelles abordent de nombreuses thématiques récurrentes dont la trahison, la condition humaine ou le pessimisme de la vie quotidienne.

Ses recueils, tour à tour réalistes ou fantastiques, comptent parmi les plus lus dans le monde de la littérature française et ont connu de nombreuses adaptations à l’écran.

Œuvres littéraires principales de Guy de Maupassant :

  • Boule de suif (1880)
  • Les Contes de la Bécasse (1883)
  • Une Vie (1883)
  • La Parure (1884)
  • Bel-Ami (1885)
  • Le Horla (1887)
« Oh ! ma pauvre Mathilde ! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs ! ... »
(Guy de Maupassant, « La Parure », 1884)

6. Arthur Rimbaud (1854-1891)

Rimbaud est un poète français, figure du symbolisme. Dès 15 ans, il commence à écrire des poèmes et se démarque par son parcours scolaire brillant.

Qu’est-ce que le « symbolisme » ?

Le symbolisme est un mouvement artistique et littéraire de la fin du XIXᵉ siècle. Contrairement à la vision réaliste, ce mouvement se caractérise par sa vision spirituelle du monde et une représentation onirique tout en suggestions (symboliques). Les thématiques abordées concernent le rêve, le mystère, l’imaginaire et le fantastique. Mythes et légendes peuplent les récits, les suggestions font place à la description.

En littérature, Baudelaire, Mallarmé, Edgar Allan Poe font partie des précurseurs du mouvement symboliste, comme les peintres Gustave Moreau, Arnold Böcklin ou Odilon Redon.

La rencontre capitale avec le poète français Paul Verlaine change sa vie : les deux artistes entament une relation, aussi passionnée que conflictuelle. Sa courte carrière littéraire (principalement de dix-sept à vingt-et-un ans) ne l’empêche pas de nous livrer quelques-uns des plus beaux poèmes de la littérature française, dont Le Bateau ivre ou Le Dormeur du val.

Œuvres littéraires principales d’Arthur Rimbaud :

  • Les Étrennes des orphelins (1870)
  • Le Dormeur du val (1870)
  • Le Bateau ivre (1871)
  • Le Cœur supplicié (1871)
  • Illuminations (1886)

C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud, « Le Dormeur du val » (1870)

La vie de Rimbaud expliquée par Athéna Sol


7. George Sand (1804-1876)

Née Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, cette femme de lettres, journaliste, épistolière et romancière prend le pseudonyme masculin George Sand en 1829. Elle s’essaie, avec succès, à de nombreux genres littéraires (contes, romans, pièces de théâtre, etc.) et fait aujourd’hui partie des figures majeures du romantisme littéraire français.

Téméraire, George Sand n’hésite pas à s’engager pour la cause des femmes et prend la plume en guise d’émancipation, thématiques que l’on retrouve dans certains de ses ouvrages comme Lélia (1833) ou Pauline (1839). Ses personnages féminins sont à son image : forts, émancipés, courageux et indépendants.

Pendant sa carrière, l’écrivaine engagée est en contact avec de nombreux autres artistes : les compositeurs Franz Liszt et Frédéric Chopin (avec lequel elle aura une liaison passionnée), le peintre Eugène Delacroix ou encore les écrivains Gustave Flaubert et Honoré de Balzac.

Œuvres littéraires principales de George Sand :

  • Indiana (1832)
  • Un hiver à Majorque (1841)
  • La Mare au diable (1846)
  • La Petite Fadette (1849)
  • Histoire de ma vie (1855)

Vous souhaitez en savoir plus sur George Sand ?


8. Stendhal (1783-1842)

De son vrai nom Henri Beyle, Stendhal embrasse une carrière littéraire dont certains ouvrages restent encore de véritables chefs-d’œuvre :

  • Le Rouge et le Noir (1830)
  • La Chartreuse de Parme (1839)

Figure du mouvement réaliste, l’auteur de renom dépeint la société de manière méticuleuse, ses œuvres étant en partie autobiographiques et basées sur des événements réels. Soucieux de relater la vérité (« la vérité, l’âpre vérité », dit-il à cet effet), Stendhal fait de ses romans des miroirs de la société et met l’accent sur un réalisme psychologique, nous livrant une interprétation soigneuse et détaillée des sentiments de ses personnages.

Style « stendhalien » :

Stendhal se caractérise par son style précis, à la description minutieuse. Ses récits littéraires nous permettent d’avoir un aperçu très détaillé et informatif de la société de l’époque. Une véritable peinture littéraire, portée par les héros stendhaliens de ses romans !

Œuvres littéraires principales de Stendhal :

  • Racine et Shakespeare (1823)
  • Armance (1827)
  • Le Rouge et le Noir (1830)
  • La Chartreuse de Parme (1839)
  • Lucien Leuwen (1894)
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9. Paul Verlaine (1844-1896)

Poète et écrivain français issu du mouvement symboliste, Paul Verlaine se considère comme incompris, se qualifiant même d’« artiste maudit ». Ses poèmes sont empreints de mélancolie et d’amour tourmenté, rappelant un style très baudelairien.

Un de ses poèmes les plus célèbres est une ode à l’automne : Chanson d’automne.

Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

(Paul Verlaine, « Poèmes saturniens », 1866)
Remarque :

Verlaine se démarque d’autres poètes de l’époque en adoptant une musicalité différente dans ses poèmes grâce à l’emploi de l’heptasyllabe, une rythmique de vers impaire.

Le vers est alors constitué de sept syllabes, une technique également utilisée par Louis Aragon et Victor Hugo dans certains poèmes.

La rencontre de Paul Verlaine avec le poète Arthur Rimbaud marque un tournant dans sa vie et leur relation passionnelle, mais tumultueuse, se termine par l’emprisonnement de Verlaine lorsque ce dernier blesse son conjoint par balle.

Œuvres littéraires principales de Verlaine :

  • Poèmes saturniens (1866)
  • Fêtes galantes (1869)
  • Romances sans paroles (1874)

10. Émile Zola (1840-1902)

Écrivain et journaliste, Émile Édouard Charles Antoine Zola est né à Paris et fait partie des plus grands écrivains français.

Représentant du naturalisme, il est célèbre pour de nombreux romans dont L’Assommoir qui lui permet d’accéder à la postérité : l’ouvrage met en scène deux personnages. Gervaise et Coupeau, évoluant dans un milieu ouvrier et sombrant dans l’alcoolisme.

Émile Zola repose au Panthéon, aux côtés de Victor Hugo.

Qu’est-ce que le « naturalisme » ?

Le naturalisme est un mouvement artistique et une école littéraire de la seconde moitié du XIXᵉ siècle, dont l’objectif est de décrire le réel en s’inspirant de la science.

Le terme fait son apparition pour la première fois en 1866, sous la plume de Zola lui-même : selon lui, l’auteur ou écrivain, par le biais de ses romans, endosse un véritable rôle de scientifique, d’enquêteur ou d’observateur. Le roman devient donc l’objet de l’expérimentation où les personnages sont soumis au poids du déterminisme et de leur destin (alcoolisme, déchéance, corruption, misère, prostitution, etc.).

Plus concrètement, les textes naturalistes sont, par exemple, exempts de descriptions fantastiques ou irréelles et se caractérisent par des descriptions nombreuses ou l’absence d’intrigue principale.

La série des Rougon-Macquart, sous-titrée Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire, comporte 20 romans et plus de 1 200 personnages, sur 5 générations. Les romans, dont chaque génération est l’objet d’un roman, décrivent la société sous le Second Empire ainsi que ses réussites et ses travers : il s’agit, là encore, d’une étude naturaliste très détaillée d’une famille, de son évolution et de son destin.

Œuvres littéraires principales d’Émile Zola :

  • Thérèse Raquin (1867)
  • L’Assommoir (1876)
  • Nana (1880)
  • Au Bonheur des Dames (1883)
  • Germinal (1885)
  • La Bête humaine (1890)
  • Les Rougon-Macquart (1871-1893)
  • J’accuse… ! (1898)
Le saviez-vous ?

Publié dans le quotidien L’Aurore, J’accuse… ! dénonce les lacunes du procès de l’affaire Dreyfus, où un juif est accusé d’espionnage. Émile Zola est alors condamné à un an de prison et l’écrivain s’exile à Londres.