Poèmes et poésie sur l’automne : quelques inspirations de saison


Qu’est-ce qu’un « poème » ?

Issu du latin « poema » et du grec « poîema » (« créer »), le mot poème désigne un « texte écrit en prose ou en vers ». Plus globalement, on désigne sous le nom poésie le genre littéraire et poète la personne créant le texte.

  • La poésie est un genre littéraire très prisé.
  • Quels grands poètes français connais-tu ?
Qu’est-ce qu’une écriture en « vers » ou en « prose » ?

  • Une écriture en vers est une écriture segmentée en différentes parties afin de créer une rythmique et des rimes au sein des phrases. On parle plus spécifiquement de métrique, car les syllabes des mots sont étudiées pour créer des rimes. Son écriture est moins libre que les textes en prose.
  • Une écriture en prose désigne un texte libre, tel que nous l’écrivons spontanément. Sa structure n’est pas segmentée comme celle en vers et ne comporte pas nécessairement de rimes.

En France, la poésie est un genre littéraire très prisé et de nombreux auteurs reconnus ont publié des textes sous forme de poèmes.

Parmi eux, citons :

  • Guillaume Apollinaire
  • Joachim du Bellay
  • Marceline Desbordes-Valmore
  • Paul Éluard
  • Jean de La Fontaine
  • Victor Hugo
  • Alphonse de Lamartine
  • Alfred de Musset
  • Pierre de Ronsard
  • Paul Verlaine
  • François Villon
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Types de poèmes

Il existe différentes sortes de poèmes en fonction de leur structure :

Types de poèmes Définition
Une ballade Poème médiéval composé de trois strophes carrées et d’une demi-strophe (l’« envoi »)
Une élégie Poème composé d’hexamètres et de pentamètres
Une épopée Long poème relatant les aventures d’un héros
Une fable Poème allégorique enseignant une morale
Un haïku Poème japonais très court, composé de 17 mores, faisant souvent référence à une saison
Un sonnet Poème de quatorze vers dont la structure se compose de deux quatrains et de deux tercets
« Hexamètres », « pentamètres », « quatrains », « tercets », « mores » : on fait le point

  • Hexamètre : vers composé de six « pieds » (« mesure d’un vers de deux ou quatre syllabes »)
  • More : unité tonique correspondant à une syllabe brève ou à une fraction de syllabe longue
  • Pentamètre : vers de cinq pieds
  • Quatrain : strophe d’un poème composée de quatre vers
  • Tercet : ensemble de trois vers rimant entre eux


Apprendre la poésie à l’école : un apprentissage bénéfique pour nos enfants

1. Importance de la poésie en classe

Le poème est un genre littéraire facile à étudier et à mettre en place dans les classes comme le CP. Il présente de nombreux avantages dont la possibilité de laisser s’exprimer la créativité et l’imagination des enfants, en les sensibilisant très tôt à ses pratiques (rimes, structures, etc.).

En outre, la rédaction d’un poème à l’école vient favoriser l’apprentissage de l’élocution par le biais de la récitation tout en encourageant la mémorisation. C’est, enfin, un excellent moyen de mieux maitriser la langue tout en stimulant ses connaissances.

Que des bons points !

On retient :

Les poèmes pour enfants permettent à ces derniers de :

  • Développer l’imaginaire
  • Perfectionner l’orthographe
  • Favoriser la mémorisation

2. Exemple de poème pour enfants sur l’automne

La poésie est un excellent moyen pour les enfants d’encourager la communication et de coucher leurs émotions sur le papier.

Pour les motiver, pensez aux nombreuses thématiques liées à leurs centres d’intérêt ou, dans ce cas présent, à l’automne qui peuvent leur permettre de développer leur goût pour l’univers poétique :

  • Les animaux (écureuil, cerf, renard, etc.)
  • Les mois (septembre, octobre, novembre, décembre)
  • Les saisons (automne, hiver)
  • La nature (les feuilles, les noisettes, la pluie, la forêt)
Remarque :

Privilégiez des activités interactives et ludiques pour motiver les enfants dans la création de poèmes !

Exemple de poème à créer soi-même, destiné aux enfants :

L’écureuil

Un petit écureuil
Est apparu ce matin
Sur mon seuil
Avec un petit air malin

Vite, donnons-lui quelques noisettes
En ces jours de disette
Et observons-le si frêle et si doux
Avec son joli pelage roux

Le voilà qui s’en va
Bondissant
Sautillant
Çà et là

Au revoir, joli petit écureuil !
Des poèmes sur le thème de l’automne sont souvent composés en classes de CP pour la créativité et l’imagination des enfants.

Poèmes d’automne : nos 7 meilleurs exemples

Le thème de l’automne est très apprécié en poésie.

1. Poème automnal n° 1 :

Automne

Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son bœuf lentement dans le brouillard d’automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux

Et s’en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d’amour et d’infidélité
Qui parle d’une bague et d’un cœur que l’on brise

Oh ! l’automne l’automne a fait mourir l’été
Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises

(Guillaume Apollinaire, « Alcools », 1913)

2. Poème automnal n° 2 :

Automne malade

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule

(Guillaume Apollinaire, « Alcools », 1913)

3. Poème automnal n° 3 :

Chanson d’automne

Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

(Paul Verlaine, « Poèmes saturniens », 1866)

4. Poème automnal n° 4 :

Chant d’automne

I


Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.

Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé.

J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.

Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? – C’était hier l’été ; voici l’automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.

II


J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.

Et pourtant aimez-moi, tendre cœur ! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
Amante ou sœur, soyez la douceur éphémère
D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant.

Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l’été blanc et torride,
De l’arrière-saison le rayon jaune et doux !

(Charles Baudelaire, « Les Fleurs du Mal », 1857)
Notre astuce :

Vous rédigez un poème ou tout autre type de texte spécifique ? Le correcteur gratuit LanguageTool dispose de plusieurs fonctionnalités de registres de textes (poèmes, rapports de stage, article ou communiqué de presse) afin d’adapter ses suggestions de corrections de manière entièrement personnalisée.

5. Poème automnal n° 5 :

En septembre

Parmi la chaleur accablante
Dont nous torréfia l’été,
Voici se glisser, encor lente
Et timide, à la vérité,

Sur les eaux et parmi les feuilles,
Jusque dans ta rue, ô Paris,
La rue aride où tu t’endeuilles
De tels parfums jamais taris,

Pantin, Aubervilliers, prodige
De la Chimie et de ses jeux,
Voici venir la brise, dis-je,
La brise aux sursauts courageux…

La brise purificatrice
Des langueurs morbides d’antan,
La brise revendicatrice
Qui dit à la peste : va-t’en !

Et qui gourmande la paresse
Du poète et de l’ouvrier,
Qui les encourage et les presse…
« Vive la brise ! » il faut crier :

« Vive la brise, enfin, d’automne
Après tous ces simouns d’enfer,
La bonne brise qui nous donne
Ce sain premier frisson d’hiver ! »

(Paul Verlaine, 1870)

6. Poème automnal n° 6 :

L’automne

Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois !

Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !

Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie
Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui !

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !

Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?

Peut-être l’avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore
Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu ? …

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
À la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs ; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.

(Alphonse de Lamartine, « Méditations poétiques », 1820)

7. Poème automnal n° 7 :

Sonnet d’automne

Ils me disent, tes yeux, clairs comme le cristal :
« Pour toi, bizarre amant, quel est donc mon mérite ? »
— Sois charmante et tais-toi ! Mon cœur, que tout irrite,
Excepté la candeur de l’antique animal,

Ne veut pas te montrer son secret infernal,
Berceuse dont la main aux longs sommeils m’invite,
Ni sa noire légende avec la flamme écrite.
Je hais la passion et l’esprit me fait mal !

Aimons-nous doucement. L’Amour dans sa guérite,
Ténébreux, embusqué, bande son arc fatal.
Je connais les engins de son vieil arsenal :

Crime, horreur et folie ! – Ô pâle marguerite !
Comme moi n’es-tu pas un soleil automnal,
Ô ma si blanche, ô ma si froide Marguerite ?

(Charles Baudelaire, « Les Fleurs du Mal », 1857)