Qu’est-ce-qu’un oxymore ?

Définition de l’oxymore :

Le terme « oxymore » se prononce [ɔk.si.mɔʁ]. C’est un nom masculin issu du grec « ὀξύμωρον » (« oxúmôron »). Il désigne une figure de style associant deux termes visiblement opposés, mais apportant un sens intéressant à la tournure de la phrase.

L’oxymore a été utilisé pour la première fois par les dramaturges. Il est aujourd’hui encore largement employé au théâtre ou lors de discours d’éloquence par exemple.


Pourquoi dois-je utiliser un oxymore dans mon texte ?

1. Créer un effet de surprise

L’oxymore, grâce à la contradiction qu’il génère, vient créer un effet de stupeur et interpelle la personne en train de lire.

Citons, par exemple, un des oxymores les plus célèbres dans Le Cid de Corneille : une « obscure clarté ». L’association des deux mots apporte un contraste saisissant, interpelle et incite à la réflexion. Comment la clarté, cette lumière aveuglante et presque transparente, peut-elle revêtir une teinte sombre ?

L’oxymore « clair-obscur » désigne une technique très utilisée en peinture pour mettre en valeur deux contrastes.

2. Une mise en exergue des termes employés

L’oxymore est un excellent moyen de mettre en lumière les termes ambivalents qui ne pourraient pas être associés entre eux à première vue. La personne employant un oxymore cherche ainsi à accentuer précisément ces mots pour apporter du relief au texte et rendre compte de l’absurde de la situation.

Le silence bourdonnait.
(Sylvain Tesson, « La Panthère des neiges »)

3. Créer une situation comique

Il est possible de rivaliser de créativité et de créer soi-même un grand nombre d’oxymores. Ils peuvent alors être particulièrement originaux et sources d’ironie.

Que penser par exemple d’un « voleur honnête » ? D’une « guerre propre » ou d’un « pieux mensonge » ?


Quelques exemples d’oxymores :

Un illustre inconnu
Un silence éloquent
Un silence assourdissant
(Albert Camus, « La Chute »)
Une obscure clarté
Un jeune vieillard
(Molière, « Le Malade imaginaire »)
Une beauté hideuse
Se hâter lentement
Un mort-vivant
Une triste gaité
Une nuit blanche
Une nuit lumineuse
Le clair-obscur
Une liberté captive
Un petit géant
Doux-amer
Une folle raison
La réalité virtuelle
Une marinière unie
Une douce barbarie
Une horreur magnifique
Une sublime laideur
Une sage folie

Attention !

Un oxymore n’est pas une antithèse !

Une antithèse, du grec ἀντίθεσις (antithesis), désigne une figure de style associant deux propositions ou groupes de mots distincts exprimant des idées contraires. L’oxymore, quant à lui, porte sur un syntagme identique.

Il est possible de créer un parallélisme pour renforcer l’antithèse.

  • Être ou ne pas être.
    (« Hamlet », Shakespeare)
  • Paris est tout petit, c’est là sa vraie grandeur.
    (« Paris est tout petit », Prévert)

Ce qu’on retient de l’utilisation des oxymores :

Les oxymores sont une figure de style intéressante pour appuyer vos propos et ajouter une note d’ironie à ces derniers. Cependant, n’oubliez pas que le plus important est de rédiger un texte correct et sans fautes d’orthographe.

À cet effet, l’assistant intelligent LanguageTool offre une aide efficace et rapide en vérifiant les bases de votre texte afin que la grammaire et l’orthographe ne soient définitivement plus une « douce violence » !