« Cauchemard » ou « cauchemar » : quelle orthographe privilégier ?


Doit-on écrire « cauchemard » ou « cauchemar » ?

Réponse : un cauchemar !

Un cauchemard

Un cauchemar

Ce substantif ne prend jamais de lettre « d » à la fin, même si l’on emploie le verbe cauchemarder ou les adjectifs cauchemardesque et cauchemardeux.

Cette nuit, j’ai fait un cauchemar absolument abominable.
C’est bien simple, mon ex-copain a transformé ma vie en cauchemar.
C’est le pire cauchemar de toute ma vie !
J’ai passé toute la nuit à cauchemarder.
En raison des grèves prévues, notre voyage s’annonce tout simplement cauchemardesque.

Arnaud a fait un cauchemard cette nuit.

Arnaud a fait un cauchemar cette nuit.

Contrairement à un grand nombre de noms français, le substantif masculin « cauchemar » s’écrit sans lettre muette.
Remarque :

Le pluriel du mot cauchemar est cauchemars.

  • J’ai fait plusieurs cauchemars dans la nuit.


Pourquoi retrouve-t-on l’orthographe « cauchemard » dans bon nombre d’écrits ?

Si, comme on vient de le voir précédemment, les termes cauchemarder, cauchemardeux et cauchemardesque peuvent être à l’origine de cette confusion, il est également possible que l’on rajoute intuitivement un « d » à cauchemar en raison de la prédominance du suffixe « -ard » en français.

Pensez, par exemple, aux termes suivants :

  • Un billard
  • Un boulevard
  • Un cafard
  • Un canard
  • Un chauffard
  • Un clochard
  • Un dard
  • Un épinard
  • Un flemmard
  • Un hasard
  • Un milliard
  • Un placard
  • Un regard
  • Un renard
  • Un retard
  • Un traquenard
  • Un vieillard

En outre, on retrouve la graphie cauchemard, avec un « d », dans certains écrits de la littérature française, avec, notamment, des mentions dans des textes de Victor Hugo ou encore Charles Darwin.

L’orthographe « cauchemare » avec un « e » est-elle correcte ?

On retrouve des traces d’une orthographe plus ancienne, cette fois sans la lettre « d » : « cauchemare », avec un « e », ou « cauchemaresque », à défaut de l’adjectif cauchemardesque.


Définition du mot « cauchemar »

Le mot cauchemar désigne un « sentiment d’angoisse, d’horreur et d’oppression pendant le sommeil ».

Par opposition au rêve qui, lui, provoque un état de bonheur et de bien-être, le cauchemar laisse libre cours à une imagination ponctuée par des événements négatifs, angoissants ou terrorisants.

Mon cauchemar était peuplé de monstres, de zombies et de créatures sordides.
Les films d’horreur, tels que « Nosferatu » ou « Frankenstein », sont propices aux « cauchemars ».

Par analogie, le terme cauchemar peut également désigner une « situation difficile, harassante ou désagréable », formant alors une hyperbole.

Les pluies diluviennes et l’orage ont transformé mon voyage en véritable cauchemar.
L’orthographe, c’est le cauchemar de Nicolas.
L’infestation de moustiques est un cauchemar pour les estivants.
C’est la fin de dix ans de cauchemar.

Étymologie du mot « cauchemar » : à l’origine des cultures populaires nordiques

Le terme cauchemar est issu de l’ancien français « cauquemare », utilisé autrefois au XVᵉ siècle. Il se compose de « cauche », une variante du verbe français « chauchier » (« presser », « fouler ») et de « mar », un emprunt au terme néerlandais « mare » (« fantôme »).

Dans la mythologie scandinave et germanique, « Mara » ou « Marh » est d’ailleurs un esprit malveillant provoquant des cauchemars : dans cette tradition folklorique, fortement influencée par la magie et le surnaturel, un fantôme, dit « mara », pénètre dans les maisons, s’assoit sur le buste du dormeur et le fait cauchemarder. Son poids empêche, en outre, la victime de bien respirer, d’où cet état d’oppression lors d’un mauvais rêve.

Le saviez-vous ?

On notera que la graphie cauchemar a longtemps évolué avant d’arriver à celle que nous connaissons aujourd’hui : « cochemare », « cochemar », « cauchemare », « cauquemare » ou encore « quauquemaire », faisant référence à une « sorcière ».

Le terme « mar » est lui-même souvent associé au « cheval », créature chimérique volontiers représentée dans les nuits ténébreuses, propices aux cauchemars. On retrouve d’ailleurs un équivalent linguistique dans un certain nombre de langues européennes, comme le terme anglophone « nightmare » (« mare » signifiant « jument » en anglais), « nachtmerrie » en néerlandais ou encore le mot allemand « Nachtmahr », tombé en désuétude et signifiant « cheval de nuit ». Enfin, mentionnons le terme suédois « mardröm » où l’on retrouve également la même étymologie « mar », originaire du celtique « march » (« cheval »).


L’orthographe, votre pire cauchemar ?

L’orthographe est un apprentissage permanent et la maîtrise des règles du français peut parfois s’avérer complexe. Une étape pourtant essentielle afin de soigner vos écrits, quels qu’ils soient : dissertation, messages d’absence, lettre de motivation, cartes d’anniversaire ou encore lettre de remerciement.

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