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Qu’est-ce que le « verlan » ? – Définition et principales expressions de cette forme argot

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Le « verlan » est un procédé d’expression qui n’a de cesse de se transformer au gré des évolutions de la langue. Voyons plus en détail en quoi il consiste à l’aide d’exemples courants de la langue française.

Titre article de blog : le verlan, sur fond bleu
Définition du verlan : tous nos exemples pour bien comprendre comment le former et l’employer

« Verlan » : une forme d’argot plus répandue qu’on ne le croit

Le verlan est un procédé d’argot où les syllabes sont inversées par inversion, découpage ou troncation d’un mot. Ces modifications morphosyntaxiques donnent naissance à de nouveaux mots dans la langue familière.

cimer : « merci »
C’est ouf ! : « c’est fou ! »
Je suis trop vénère ! : « je suis trop énervé ! »
Les Ripoux  Les pourris »)
(titre d’un film)
Les Minikeums
(émission de télé française pour les enfants, diffusée entre 1993 et 2002)
Exemple du mot merci en verlan qui devient cimer en français
Échanger les lettres et les syllabes d’un terme permet de créer des mots en « verlan ».
L’« argot », c’est quoi ?

L’argot est un procédé d’expression informel. En linguistique, on parle plus précisément de sociolecte pour désigner une forme de langage autre que régionale. Ce type de langage familier est constitué de plusieurs niveaux de langage (ou plusieurs argots) et a principalement une visée ludique et identitaire au sein des groupes sociaux.

Il se caractérise par l’emploi de termes familiers, grossiers, voire vulgaires.

  • Le bahut (= l’école)
  • La caisse, la bagnole (= la voiture)
  • La clope (= la cigarette)
  • Le taf (= le travail)
  • La thune (= l’argent)

Photo d’exemple pour définir l’argot en français et comment utiliser le langage familier
L’argot est une forme de langage familier, à employer avec précaution.

D’où vient le « verlan » ?

Ce procédé d’expression codé est apparu il y a plusieurs siècles déjà puisque l’on retrouve quelques exemples dans la littérature médiévale, notamment Le Roman de Tristan et Iseut où le personnage Tristan est nommé « Tantris ». L’auteur Voltaire aurait, quant à lui, choisi son nom en verlanisant la ville d’« Airvault » !

Après la Seconde Guerre mondiale (où le verlan était employé pour crypter les messages face aux Allemands), ce parler singulier est employé par les classes sociales ouvrières, les artisans et la pègre pour s’exprimer de manière codée, à l’image du louchebem, avant de se diffuser à l’ensemble de la population.

Les années 90 signent son grand retour grâce aux milieux artistiques, cinématographiques et musicaux (hip-hop, rap, sketchs, comédies, artistes de rue…) qui lui donnent la part belle, au même titre que les néologismes, et facilitent sa propagation.

De fait, il ne se cantonne plus aux banlieues où il était le langage des marginaux dans les années 70, mais devient une langue populaire comprise et employée par toutes les couches sociales à l’oral.

Photo du chanteur belge Stromaé pour définir le verlan en français
L’artiste belge « Stromae » utilise le mot « maestro » en verlan comme nom de scène.
Chez les allumés d’une secte de barjots
(Renaud, « Fallait pas »)
Moi j’y ai dit : Laisse béton !
(Renaud, « Laisse béton »)
Le mégot d’un tarpé
(Renaud, « La Mère à Titi »)
Y manquerait plus qu’y s’fasse arrêter par les keufs
(Renaud, « Le retour de Gérard Lambert »)
Il avait un rencard à Paris avec une meuf
(Renaud, « Le retour de Gérard Lambert »)
Une petite main jaune au revers du zonblou
(Renaud, « Petite »)

Aujourd’hui, le verlan est un mode de communication très tendance, particulièrement prisé des ados en raison de son caractère court et ludique, mais aussi de son langage codé, comme le morse. Idéal pour communiquer en secret, sans que les parents comprennent la teneur du message !

Il s’avère également très pratique lors de la rédaction de courts messages sur les réseaux sociaux, de SMS ou de textos, au même titre que les abréviations.

Remarque :

Utilisé comme marqueur et vecteur identitaire, le verlan permet de se dissocier d’autres personnes non initiées en employant un langage que l’autre ne peut potentiellement pas comprendre et déchiffrer.

De facto, il aide à un sentiment de reconnaissance sociale et d’appartenance à un groupe. Enfin, le verlan est un mode de communication essentiellement oral qui, en raison de sa mouvance et des emplois locaux ou régionaux, peut parfois être difficile à retranscrire à l’écrit.

Tout sur le verlan, en images.

Comment former des mots en « verlan » ?

Le verlan est un procédé technique relativement simple puisqu’il consiste uniquement à inverser les syllabes ou lettres d’un mot que l’on prend généralement court (c’est-à-dire monosyllabique) pour en faciliter l’interversion, le jeu de mot, et la compréhension : une véritable déformation lexicale qui peut en surprendre plus d’un, tant les mots qui en ressortent sont parfois originaux, étranges ou étonnants !

Remarque :

La verlanisation de mots polysyllabiques (donc dotés de plusieurs syllabes, ce qui est le cas de mots plus longs) peut conduire à des modifications plus importantes que la simple permutation des syllabes, formant des schémas de construction beaucoup plus complexes.

Le mot verlan est, d’ailleurs, lui-même formé à partir de l’interversion de syllabes de la locution à l’envers, comme on peut le voir dans le tableau suivant :

Locution à l’envers
Processus d’inversion « verslen »
Verlan verlan

Il existe plusieurs moyens de former un mot en verlan :

  • Par découpage/inversion
  • Par troncation
  • Par suffixation

1. Par découpage/inversion

Ce procédé consiste à découper un mot en deux en son milieu et à intervertir les deux parties.

« chien » : iench
Image d’explication de construction du verlan par découpage ou troncation des mots
Le découpage d’un mot et l’interversion des deux éléments font partie des schémas de construction les plus simples du « verlan ».

2. Par troncation

Par paresse articulatoire, et donc pour une facilité de prononciation, certaines voyelles finales peuvent être supprimées ou changées lors de la formation d’un mot en verlan.

« femme » : meuf
Exemple de reverlanisation avec le mot femme qui devient meuf en français
La voyelle finale « -e » du mot « femme » est supprimée dans le verlan « meuf ».

3. Par suffixation

La suffixation consiste à ajouter une terminaison (un suffixe) derrière le radical du mot afin de former une dérivation lexicale.

« À poil » : à oilpé

Enfin, on mentionnera que le verlan peut aussi utiliser d’autres procédés de construction, comme l’apocope ou l’aphérèse :

Mot en verlan avec apocope : Zik pour zikmu (musique)
Mot en verlan avec aphérèse : Ricains pour Américains
Le saviez-vous ?

Certains mots déjà transformés en verlan subissent de nouveau une reverlanisation ou resyllabification, comme nous l’indique Vivienne Méla dans son article « Le verlan ou le langage du miroir » publié au sein de l’ouvrage « Les javanais » de Marc Plénat. De quoi en perdre la tête !

Beur (verlan du mot « arabe ») devient « rebeu » pour désigner les Nord-Africains.


Exemples de mots en « verlan »

Attention !

Comme indiqué précédemment, le verlan est une langue argotique. Certains mots ou certaines formes verlanisées peuvent être particulièrement vulgaires et ne doivent en aucun cas être utilisés, à l’écrit ou à l’oral, dans des communications formelles.

Mots Verlan Exemples
à fond à donf On est parti à donf.
à pied à iep On y va à iep ou en tromé ?
bête teubé Il est vraiment teubé, ce type !
bisou soubi Je te fais plein de soubis !
bizarre zarbi J’avoue, le nouveau prof est vraiment zarbi.
bloqué kéblo Je trouve pas la solution, je suis kéblo.
chien iench Son iench n’arrête pas d’aboyer.
cité téci Il vient de la téci.
choper pécho Attention à pas te faire pécho par les flics !, Sylvain, il a pécho Julie !
énervé vénère Lilian est super vénère depuis hier.
famille mifa Il fait partie de la mifa.
femme meuf Sa meuf est venue avec lui.
fête teuf Nathan organise une teuf samedi prochain pour son anniv’.
fou ouf On est allé à Disneyland Paris, c’est vraiment ouf !
français céfran Passe-moi tes cours de céfran.
frère reuf Je te présente mon reuf.
futur turfu C’est le turfu, ce truc !
herbe beuh Ils ont fumé de la beuh.
louche chelou Je sais pas, je trouve ça chelou.
lourd relou Ce mec, quel relou !
mater téma Téma son look !
méchant chanmé Le dernier concert des Imagine Dragons, c’était tellement chanmé !
mère reum Demande à ta reumsi elle peut te prêter un peu d’argent.
merci cimer Cimer frère.
métro tromé J’ai pris le troméen retard.
moche cheum C’est trop cheum.
musique zikmu Baisse le son de la zikmu !
n’importe quoi n’importe nawak C’est n’importe nawak, de toute façon.
poil oilpé On va finir à oilpé si ça continue.
tomber béton Laisse béton !
pétard tarpé Ils ont fumé un tarpé.
photo tof Envoie-moi la tof de notre dernière soirée.
pute (vulgaire) teupu Quelle teupu !
racaille (vulgaire) caillera C’est une caillera , c’est clair.
toubab babtou C’est un babtou fragile.
vas-y ziva Non mais ziva, laisse-moi tranquille !
Le saviez-vous ?

Il existe de nombreux autres procédés de jeux de mots en français : ambigramme, louchebem, anagramme, tautogramme, etc.


L’émergence du verlan signe-t-elle la mort de la langue française ?

Le verlan est source de nombreux débats pour certains linguistes et lexicographes : appauvrissement du français, nivellement vers le bas ou langue incompréhensible sont quelques-uns des arguments évoqués de manière récurrente.

Or, la complexité et la diversité du verlan ainsi que ses multiples schémas de construction prouvent à quel point le français reste lui-même une langue riche et profondément mouvante, modelée et remodelée au gré des parlers et des époques : son découpage syllabique, ses jeux de mots, sa large gamme de constructions et sa pénétration dans la langue française restent avant tout un formidable terrain d’analyse, tant sur le plan linguistique que cognitif. Preuve en est l’entrée de certains mots en verlan dans les dictionnaires comme ouf, zarbi ou encore meuf.

Pour finir, l’article Parler en verlan, est-ce parler français ? consacré à la semaine de la Francophonie, indique que le verlan ne « s’arrête pas à une simple figure de style inversant les syllabes, mais crée un laboratoire de mots et de sonorités aux couleurs d’un pays ouvert sur tous les possibles ».

Une preuve, une nouvelle fois, de l’importance de tous les niveaux de langage au sein d’une seule et même langue.

Le « verlan », une figure de style populaire à bien distinguer de vos écrits formels

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