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Pastiche | Définition & exemple

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Qu’est-ce qu’un pastiche ?

Un pastiche est une œuvre artistique qui imite le style d’un ou d’une artiste dans le but de lui rendre hommage.

En littérature, le pastiche est considéré comme un genre littéraire à part entière. Si l’aspect humoristique est invariablement recherché, l’imitation prend davantage la forme d’un exercice de style.

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Le pastiche peut prendre toutes formes de productions artistiques : tableaux, films, photographies, sculptures, pièces de théâtre, compositions musicales, etc. Il consiste donc à reproduire toute œuvre artistique à la manière de.

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Le pastiche, c’est quoi ?

Le pastiche littéraire

Exercice d’apprentissage, le pastiche littéraire est, dès le XVIIe siècle, vu comme une méthode d’enseignement de l’art rhétorique. Les meilleurs argumentaires servent alors de guide-âne pour mettre les apprentis orateurs sur la bonne voie.

Il s’oppose en cela à la copie ou au plagiat, car l’intention de l’auteur du pastiche n’est pas d’imiter dans le but de s’approprier, mais bien d’emprunter le style d’un autre, par respect envers le prêteur, et pour parfaire ou mettre en valeur son propre talent.

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Le pastiche littéraire sert les intérêts de l’écrivain en devenir. L’adage « On n’apprend que des meilleurs » convient parfaitement à sa définition : la volonté de s’inspirer d’un style, sans l’usurper.

Sans volonté de moquer ou de parodier, le pastiche s’oppose également à la satire. La critique, même positive, n’a généralement pas sa place dans cette reproduction stylistique.

Toutefois, copier un style ne se limite pas à imiter une prose. Une manière d’écrire trahit une certaine façon d’appréhender le monde. Une perception erronée de la part du pasticheur peut ainsi porter préjudice à l’auteur.

L’hommage devient alors offense et le pasticheur, satiriste. À l’inverse de la satire, le pastiche n’a véritablement pas pour intention de moquer, mais peut involontairement susciter quelques crispations.

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Dans J’irai cracher sur vos tombes, Boris Vian, sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, dresse le portrait d’une Amérique blanche, raciste et colonialiste.

Publié en 1946, l’ouvrage met en scène, dans le sud des États-Unis, Lee Anderson, un Afro-Américain métis à la peau blanche et aux cheveux blonds, qui venge le lynchage de son frère noir.

Dénonçant un puritanisme aveugle, Vian dévoile, dans une histoire à la fois plausible mais absurde, l’émergence d’un néocolonialisme culturel.

Pasticheur du roman contestataire noir américain, Vian décrit lui-même son œuvre comme un canular, qui ne sera pourtant jamais perçu comme tel par le public étasunien.

Conspué par la critique, le livre s’entoure d’un parfum de scandale, où se mêlent appropriation culturelle et racisme latent.

Farce de mauvais goût pour les uns, apologie du sexe et de la violence pour les autres, le roman de Vian ne devait être que le simple pastiche d’un mouvement littéraire de contestation…

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le contexte sociopolitique de l’époque fait de cette œuvre une transgression morale. Elle cristallise, malgré elle, ce que Vian redoutait tant : le déferlement sur l’Europe d’un nouvel ordre culturel mondial.

Pastiche exemple

Le pastiche s’impose surtout dans la littérature française à la fin du XVIIIe siècle pour contrer la tradition parodique qui a cours dans le théâtre classique. Pour les dramaturges, la parodie théâtrale est la meilleure des publicités : si la pièce est moquée, c’est qu’elle mérite d’être vue.

Le théâtre convient particulièrement bien à une imitation grotesque et ridicule. Des décors aux costumes, des personnages à la scénarisation, tout ou presque peut être sujet à une exagération burlesque.

Face à cette dramaturgie moqueuse, le pastiche s’impose davantage dans le milieu littéraire. Il permet tout d’abord de faire valoir à la fois l’auteur et l’imitateur. Il s’inscrit surtout dans un mouvement intellectuel qui pose les jalons de la propriété littéraire.

L’émergence d’une législation protégeant les auteurs et leurs droits, l’ancêtre des droits d’auteurs, contribue à l’essor du pastiche. Les grands auteurs s’en donnent alors à cœur joie et pastichent à qui mieux mieux leurs contemporains.

Chateaubriand par Flaubert

Écrivain, poète et traducteur, François-René de Chateaubriand est le pionnier du romantisme, un mouvement artistique européen dans lequel exultent émotions et sentiments.

En réaction à la sobriété du rationalisme et au faste du classicisme, le romantisme français devient, dès la première moitié du XIXe siècle, une ode à la nature et à son évanescence, ainsi qu’à l’introspection mélancolique qu’elle suscite.

D’origine bretonne, Chateaubriand laisse en héritage les Mémoires d’outre-tombe, une fresque historique et sociologique majeure dans la littérature française. L’auteur, qui est également un homme politique réputé, se veut le fidèle chroniqueur de son époque. Ce faisant, il combine à un réalisme criant de vérité, un romantisme aussi sombre que lumineux.

Exemple pastiche

« Le ciel était rose, la mer tranquille et la brise endormie. Pas une ride ne plissait la surface immobile de l’Océan sur lequel le soleil à son coucher versait sa lumière d’or. Bleuâtre vers les côtes seulement, et comme s’y évaporant dans la brume, partout ailleurs la mer était rouge et plus enflammée encore au fond de l’horizon, où s’étendait dans toute la longueur de la vue une grande ligne de pourpre. Le soleil n’avait plus ses rayons ; ils étaient tombés de sa face et noyant leur lumière dans l’eau semblaient flotter sur elle. Il descendait en tirant à lui du ciel la teinte rose qu’il y avait mise, et à mesure qu’ils dégradaient ensemble, le bleu pâle de l’ombre s’avançait et se répandait sur toute la voûte. Bientôt il toucha les flots, rogna dessus son disque d’or, s’y enfonça jusqu’au milieu. On le vit un instant coupé en deux moitiés par la ligne de l’horizon, l’une dessus, sans bouger, l’autre en dessous qui tremblotait et s’allongeait, puis il disparut complètement ; et quand, à la place où il avait sombré, son reflet n’ondula plus, il sembla qu’une tristesse tout à coup était survenue sur la mer. »

Gustave Flaubert (pasticheur de François-René de Chateaubriand), Par les champs et par les grèves (Voyage en Bretagne), 1848.

Grand admirateur de Chateaubriand, Gustave Flaubert dépeint un décor précieux aux yeux du natif de Saint-Malo, où s’exalte dans un lyrisme flamboyant une myriade de couleurs, de lueurs, de reflets et d’éclats.

La beauté d’un tel spectacle n’aurait pas lieu d’être sans son caractère fugace et éphémère. Au cœur d’une prose prodigieuse, Flaubert plonge ce décor incandescent dans l’ombre et la tristesse, pour moquer, tout en tendresse et en poésie, le romantisme exacerbé de Chateaubriand.

Le réalisme de l’homme de lettres et le regard critique de l’homme politique ont séduit et inspiré Flaubert, dont le style, incisif et d’une lucidité cinglante, n’a rien à envier aux écrivains de son temps.

Balzac par Proust

Grand maître du roman français, Honoré de Balzac est l’auteur de plus d’une centaine d’œuvres, romans, nouvelles, contes et poèmes confondus. La Comédie humaine, Le Père Goriot ou Eugénie Grandet s’inscrivent dans un réalisme qui se veut social et en rupture totale avec le romantisme du siècle précédent.

Véritable sociologue du XIXe siècle, Balzac s’évertue lui aussi à représenter la réalité le plus fidèlement possible. Ses personnages, bourgeois ou nobles, évoluent dans des relations complexes de domination symbolique, de mépris de classe et d’ascension sociale.

Parisien de cœur, il décrit la ville et ses habitants comme personne. Les rues, les parcs, le moindre espace public deviennent un repère narratif. Balzac nous entraîne dans un Paris dont il est à la fois le guide et le conteur.

Pastiche exemple

« Les personnes qui, pour se rendre de l’avenue de Messine à la rue de Courcelles ou au boulevard Haussmann, prennent la rue appelée Monceau, du nom d’un de ces grands seigneurs de l’ancien régime dont les parcs privés sont devenus nos jardins publics, et que les temps modernes feraient certes bien de lui envier si l’habitude de dénigrer le passé sans avoir essayé de le comprendre n’était pas une incurable manie des soi-disant esprits forts d’aujourd’hui, les personnes, dis-je, qui prennent la rue Monceau au point où elle coupe l’avenue de Messine, pour se diriger vers l’avenue Friedland, ne manquent pas d’être frappées d’une de ces particularités archaïques, d’une de ces survivances, pour parler le langage des physiologistes, qui font la joie des artistes et le désespoir des ingénieurs. »

Marcel Proust (pasticheur d’Honoré de Balzac), La cour aux lilas et l’atelier des roses, 1903.

Proust, lui-même intarissable enfileur de mots, reprend à la perfection les phrases de Balzac : décousues, interrompues et tortueuses comme toutes ces rues parcourues. On sent toute la tendresse du pasticheur pour son illustre prédécesseur dans l’égrènement, avec force détails, de la toponymie parisienne.


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