Pléonasme : définition et exemples
Un pléonasme est une répétition volontaire ou non de mots ayant le même sens.
Il peut être considéré comme une erreur ou une figure de style.
Qu’est-ce qu’un pléonasme ?
Un pléonasme est une figure de style désignant l’emploi de deux mots ayant le même sens et donnant une information identique au sein d’une phrase.
Ce terme est originaire du latin « pleonasmus » et du grec ancien πλεονασμός ou pleonasmos signifiant « être en excès, être en surplus ».
Le terme latin pleonasmus serait un dérivé de pleonazein, qualifiant ce qui est « en surabondant » et « démesuré ».
- C’est une expression pléonastique.
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Pourquoi utiliser un terme redondant tel que le pléonasme ?
L’utilisation d’un pléonasme à l’écrit ou à l’oral peut être volontaire ou non : il peut ainsi être employé par inadvertance ou, au contraire, à dessein, pour s’assurer d’être bien compris ou souligner le comique d’une situation.
1. L’emploi du pléonasme par maladresse
Un pléonasme est, dans la très grande majorité des cas, utilisé de manière inconsciente ou par maladresse.
Il constitue généralement une erreur de grammaire (c’est-à-dire un solécisme) lorsqu’il n’est pas considéré comme une figure de style.
On parle alors de périssologie.
- Julien est monté dans sa chambre pour se déshabiller.
- Julien est monté en haut dans sa chambre pour se déshabiller.
On peut aisément supprimer le groupe de mots en haut puisque le verbe monter implique déjà l’action décrite.
De manière identique, à l’avance peut être supprimé dans la phrase ci-dessous puisque le verbe réserver indique également cette notion.
- Nous avons réservé un restaurant.
- Nous avons réservé un restaurant à l’avance.
2. Le pléonasme employé comme figure de style
Un pléonasme peut aussi être employé de manière volontaire, en littérature comme en poésie.
Il n’est donc plus considéré comme une erreur, mais apporte une dynamique nouvelle au récit en offrant une plus grande clarté aux propos par le biais de la répétition synonymique.
Enfin, le pléonasme peut aussi venir souligner l’absurdité d’un fait en insistant sur ce dernier.
Utilisé comme procédé stylistique, il contribue alors à mettre en valeur le comique d’une situation et vient renforcer l’énoncé afin de convaincre ou persuader une personne.
- Je l’ai entendu de mes propres oreilles.
- « C’est tenir un propos de sens bien dépourvu.
Je l’ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu,
Ce qu’on appelle vu : faut-il vous le rebattre
Aux oreilles cent fois, et crier comme quatre ? »
(Molière, Le Tartuffe) - « Puissé-je de mes yeux voir tomber ce foudre
Voir ses maisons en cendres et tes lauriers en poudre. »
(Corneille, Horace)
Exemples de pléonasmes courants
Les pléonasmes sont légion dans la vie courante, à l’écrit ou à l’oral et ont donné de nombreuses expressions que l’on considère comme incorrectes.
On veillera donc à les éviter afin de ne pas créer de redondance au sein de son discours.
Parmi les pléonasmes involontaires les plus répandus, on trouve notamment :
- ajouter en plus,
- allumer la lumière,
- applaudir des deux mains,
- au jour d’aujourd’hui,
- claquer la porte,
- comme par exemple,
- descendre en bas,
- incessamment sous peu,
- mais cependant,
- monter en haut,
- nager dans l’eau,
- pleuvoir/neiger dehors,
- pondre un œuf,
- préparer à l’avance,
- puis ensuite,
- refaire de nouveau,
- rentrer dedans,
- réserver à l’avance,
- s’avérer vrai,
- sortir dehors,
- suivre derrière,
- une autre alternative,
- un but final,
- une démocratie populaire,
- une dune de sable,
- une erreur involontaire,
- un hasard imprévu,
- un mauvais cauchemar,
- un monopole exclusif,
- un petit nain,
- une pleine et entière satisfaction,
- un projet d’avenir,
- une rafale de vent,
- un riche millionnaire,
- un tri sélectif,
- voire même.
-
Pléonasme, redondance et tautologie : quelles différences ?
Si le pléonasme indique la succession de mots ayant le même sens, en quoi consistent alors la redondance et la tautologie ?
Il est vrai que l’on a souvent tendance à confondre les deux termes qui n’ont pourtant pas tout à fait la même signification.
1. La redondance
Le pléonasme porte, lui, sur le groupe de mots eux-mêmes tandis que la redondance porte sur l’idée générale de votre texte, répétée de manière systématique au fil des phrases.
La redondance n’est pas forcément une erreur en soi : ce redoublement d’idée peut permettre d’apporter plus de force ou de détails aux propos en insistant sur ces derniers par le biais de la répétition.
- Les fleurs sont sublimes, magnifiques et jolies.
- Le texte a été écrit et rédigé avec beaucoup de sérieux.
2. La tautologie
La tautologie, que l’on peut apparenter au pléonasme, est une figure de style reposant sur l’évidence et consistant à répéter des faits de manière volontaire afin de créer une insistance.
- Un sou est un sou !
- La loi est la loi.
Quel est le contraire du pléonasme ?
Le contraire du pléonasme est l’oxymore. Dans ce cas précis, deux mots apparemment contraires sont ajoutés au sein d’un seul et même syntagme.
Contrairement au pléonasme qui est parfois considéré comme erroné, l’oxymore est une figure de style à part entière. Il peut être utilisé pour renforcer les propos à l’aide de contrastes marquants.
- un silence assourdissant,
- une nuit lumineuse,
- une sublime laideur.