Gentilé : définition et exemples
Un gentilé désigne le nom des habitants d’un lieu (ville, province, département, région, pays, planète, etc.).
- un Français,
- un Européen,
- un Lillois.
Qu’est-ce qu’un « gentilé » ?
Non, le gentilé n’a rien à voir avec l’adjectif gentil !
Ce terme désigne la « dénomination des habitants d’un lieu géographique », qu’il s’agisse de la ville, de la région, du pays, du continent ou de la planète qu’il habite : ce nom fait donc office de véritable marqueur géographique.
- les Basques,
- les Bordelais,
- les Bretons,
- les Parisiens,
- les Périgourdins,
- les Terriens,
- les Toulousains.
Le mot gentilé est issu du latin « gentile » signifiant « de gens », composant l’expression latine « gentile nomen » (soit « nom de gens »).
- les Bretons,
- les Corses,
- les Peuls,
- les Roms.
En revanche, lorsque le mot est utilisé en guise d’adjectif, il est écrit en minuscule, comme les noms de langue.
- Nous avons rencontré de charmants Espagnols sur le chemin de Compostelle.
- J’apprends l’espagnol depuis trois ans.
- Les churros espagnols sont délicieux.
Quelques gentilés français originaux : exemples
Tous les gentilés ne sont pas semblables aux noms de lieux auxquels ils se rapportent et l’on retrouve bon nombre de désignations toutes plus farfelues les unes que les autres.
Petit tour d’horizon des plus originaux :
Villes | Habitants |
Aix-en-Provence | les Aquisextains |
Angoulême | les Angoumoisins |
Bar-Le-Duc | les Barisiens |
Béziers | les Biterrois |
Biarritz | les Biarrots |
Bibiche | les Bibichois |
Bonny-sur-Loire | les Bonnychons |
Bourges | les Berruyers |
Bourg-La-Reine | les Réginaburgiens |
Bouzillé | les Buzilliacéens |
Cast | les Castois |
Fourtou | les Fortonais |
Frais | les Fraisiers |
Gézier-et-Fontenelay | les Biquets |
Glaire | les Glairois |
Gland | les Glandinois |
Grandchamp | les Grandchinois |
Grives | les Grivois |
Île de Ré | les Rétais ou Rhétais |
La-Chapelle-du-Mont-du-Chat | Les Monchatons |
La Mouche | les Moucherons |
Les Croûtes | les Croûtons |
Le Mans | les Manceaux |
Marie | les Mariols |
Mesnois | les Matous |
Metz | les Messins |
Montcuq | les Montcuquois |
Ney | les Calins |
Périgueux | les Pétrocoriens |
Perrou | les Péruviens |
Poil | les Pixiens |
Puteaux | les Putéoliens |
Rambouillet | les Rambolitains |
Rom | les Romains |
Saint-Bonnet-le-Château | les Cacamerlots |
Saint-Brieuc | les Briochins |
Saint-Cloud | les Clodoaldiens |
Saint-Malo | les Malouins |
Saint-Tropez | les Tropéziens |
Sallespisse | les Sallespissiens |
Serqueux | les Sarcophagiens |
Toutlemonde | les Toutlemondais |
Trécon | les Tréconniers |
Vennes | les Veinards |
Villechien | les Toutouvillais |
Y | les Ypsiloniens |
Comment sont formés les « gentilés » ?
1. Formation la plus courante des gentilés
Les gentilés sont généralement dérivés des toponymes, c’est-à-dire des « noms de lieux ».
Pour les former, il convient d’ajouter un suffixe à la fin du nom auquel ils se rapportent. Dans certains cas, la consonne peut être doublée : un Lyonnais, originaire de Lyon, par exemple.
S’il n’existe pas de véritable règle commune à tous les gentilés, on distingue cependant une certaine prédominance des suffixes suivants :
Suffixes | Exemples de gentilés |
« -ain » | un Toulousain, un Américain, un Africain |
« -ais » | un Rouennais, un Royannais, un Anglais, un Portugais |
« -an » | un Catalan, un Rhénan, un Castillan |
« -éen » | un Vendéen, un Guadeloupéen |
« -ien » | un Italien, un Brésilien, un Ukrainien, un Tahitien |
« -in » | un Limousin, un Girondin, un Périgourdin, un Poitevin |
« -iste » | un Tulliste, un Douarneniste, un Louvaniste |
« -ois » | un Brestois, un Niçois, un Danois, un Chinois, un Bruxellois |
D’autres suffixes permettant la formation de gentilés sont, quant à eux, formés à partir d’emprunts de langues étrangères.
Suffixes | Exemples de gentilés |
« -asque » | un Basque, un Monégasque |
« -énien » | un Arménien |
« -ène » | un Madrilène |
« -èque » | un Aztèque |
« -iote » | un Chypriote |
- un Bavarois (la Bavière),
- un Bellifontain (Fontainebleau).
2. Formation aléatoire des gentilés
Les gentilés sont formés en fonction de leurs pratiques langagières et de leur enracinement local.
Comme nous le précise la correctrice au journal Le Monde Muriel Gilbert dans son recueil Le meilleur des bonbons sur la langue, « le gentilé n’étant qu’un usage, il n’y a pas de loi qui le régisse… ni même d’obligation d’en avoir un. Certaines villes, certains villages et même départements n’ont pas de gentilé. Leurs résidents sont juste “les habitants de” tel ou tel endroit. » Ainsi, « l’Ain, l’Allier, la Dordogne, l’Indre-et-Loire et la Loire-Atlantique ne possèdent pas de gentilé officiel ou hésitent sur celui à adopter. »
De fait, si les gentilés ne sont pas automatiquement rattachés au toponyme auquel ils se rapportent, ils peuvent réserver quelques surprises. Il en va de même pour les suffixes qui peuvent, là encore, différer :
- un Espagnol,
- un Allemand,
- un Corse.
Enfin, les gentilés sont amenés à évoluer avec le temps. À titre d’exemple, le gentilé des habitants de Notre-Dame-de-Bellecombe, jadis Bellecombais, a évolué pour devenir Bellecombiens, la forme féminine pouvant prêter à sourire : Bellecombaise.
Noms des habitants : quelques cas d’études, entre légendes et étymologie
Si certains noms d’habitants sont attribués de manière aléatoire, d’autres, au contraire, peuvent faire référence aux premières origines du nom d’une ville, à son histoire ou encore faire référence à des légendes anciennes, qu’elles soient avérées ou non.
1. Gentilés rappelant les origines d’une ville
Parmi les noms d’habitants faisant référence aux origines d’une ville, mentionnons les suivants :
- Les Agathois dont le nom fait référence à l’ancien nom de la ville d’Agde, « Agathé ».
- Les Boroillots, habitants de Valentigney, auraient pris, quant à eux, le nom d’un tonnelet (la « boroille ») apporté aux ouvriers pendant leur labeur.
- Les Bragards, habitants de la ville de Saint-Dizier, tirent leur origine d’une expression de François Iᵉʳ qui, lors du siège de la ville par les armées de Charles Quint, se serait alors exclamé : « Ah, les braves gars ! »
- Plus original encore, les Jacquemards, originaires de Taninges, dont le nom ferait référence à Jacques Montant ou « Jacques le Marc », fondateur d’une unité de poids, le marc.
- Les Pétrocoriens, autre nom des Périgourdins (habitants de Périgueux), dont le nom rappelle l’existence du peuple gaulois « Petrocorii » résidant à « Vesunna », l’actuelle ville de Périgueux.
2. Légendes associées aux gentilés
Pour finir, les légendes contribuent grandement à l’attribution de gentilés étonnants.
En voici quelques exemples significatifs :
- Dans la petite commune du Versoud, les raisons de l’attribution du gentilé Bédouins restent relativement floues : une hypothèse évoque la présence d’une tribu nomade il y a plusieurs siècles tandis qu’un autre mythe attribue cette appellation à la coiffe des paysans pour se protéger du soleil.
- À Métabief, dans le Doubs, les habitants sont nommés les Chats-Gris. La légende raconte que des chats étaient envoyés en éclaireurs lors de la construction du tunnel du Mont d’Or, entre 1910 et 1915, afin de garantir la sécurité des ouvriers. Tunnel dont ils ressortaient entièrement gris en raison de la poussière du chantier ! Peut-être peut-on également y voir un lien de parenté avec une commune voisine dont les habitants se nomment… Chats-Borgnes (Saint-Antoine) !