Infinitif | Définition & exemples
En français, l’infinitif d’un verbe, aussi appelé mode infinitif, est une forme verbale dans sa plus simple expression. Un verbe à l’infinitif n’affiche donc aucune désinence, c’est-à-dire qu’il ne porte pas de terminaison précisant sa temporalité ou son sujet.
Dans ce paragraphe, les quatre emplois du verbe aimer sont tous des verbes à l’infinitif.
À la fois impersonnel et intemporel, l’infinitif est une forme dite nominale du verbe : il est un mot à part entière. Par ailleurs, les formes infinitives se classent traditionnellement en trois grands groupes de verbes : ceux du premier, du deuxième et du troisième groupe.
Si ces histoires de groupes réveillent de vieux souvenirs, sachez que vous n’êtes pas au bout de vos surprises ! Tout invariable et intemporel qu’il soit, l’infinitif peut aussi être présent par défaut ou passé par participe…
Entre un passé simple qui déforme les contes pour enfants, et un futur bien trop proche pour ne pas être présent, il y a de quoi avoir un tournis intersidéral.
Heureusement, le correcteur orthographique et le reformulateur de textes LanguageTool vous tiendront loin de ces abysses intergalactiques. Ces outils transformeront la conjugaison des verbes en une simple balade orbitale, où les mots lévitent sans gravité et sans pesanteur.
Infinitif : définition
Tout verbe possède une forme infinitive. Appelée forme nominale, elle s’oppose aux autres formes verbales parce qu’elle ne varie pas. En effet, à l’inverse des autres modes, l’infinitif ne porte pas de désinences particulières, et s’adapte à toute temporalité.
La forme infinitive d’un verbe est également impersonnelle. Autrement dit, aucun pronom personnel ne commande son accord. Invariable et impersonnel, l’infinitif d’un verbe peut s’appliquer à toute chose ou tout être (singulier, féminin ou masculin), et à tout groupe de choses ou d’êtres (pluriel, féminin, masculin ou neutre).
Le verbe infinitif est le noyau du groupe infinitif, et sa fonction syntaxique dépend de sa position dans la phrase. Certains verbes conjugués sont obligatoirement et directement suivis par un infinitif (vouloir, voir, entendre, etc.) ; d’autres sont suivis par des marques de l’infinitif (à, de, pour, etc.) avant le verbe à l’infinitif.
- Il voulut mentir, mais se ravisa : elle l’avait vu arriver.
- Gagner la bataille ou perdre la vie était leur dilemme quotidien.
- Être entendue est tout ce qu’elle souhaite.
- Son but est de rafler cette élection.
- Nous préparer au mieux sera notre unique chance.
- Sa dernière volonté est de revoir la mer.
Qu’elles soient au passé, au présent ou au futur, ces phrases possèdent toutes au moins un verbe à l’infinitif. Le genre et le nombre du sujet, ainsi que la temporalité de la phrase, ne changent pas la forme du verbe : il demeure non transformé.
Complément indirect lorsqu’il suit immédiatement un verbe conjugué, le groupe infinitif peut également être sujet de phrase, attribut du sujet ou attribut du complément direct.
Les verbes à l’infinitif sont classés en trois groupes selon leur forme. Ceux qui se terminent en -er (parler, manger, aimer, etc.) appartiennent au premier groupe tandis que ceux qui se terminent en -ir et dont le participe présent se termine en -issant (finir/finissant, choisir/choisissant, définir/définissant) appartiennent au deuxième groupe.
Toutes les autres graphies finales appartiennent au troisième groupe. Il s’agit des verbes en -re et en -oir (prendre, entendre, voir, vouloir, etc.), mais aussi de certains verbes en -ir (mourir, courir, tenir, etc.) et du verbe aller.
Ces groupes n’ont d’autre fonction que de réunir les formes infinitives des verbes selon leur terminaison. Or, le troisième groupe est essentiellement composé d’exceptions, d’anomalies et de particularités. Une nouvelle approche de la grammaire tend à supprimer le deuxième groupe pour rassembler tous les verbes en -ir dans le troisième groupe.
L’infinitif espagnol s’emploie en effet comme un nom, précédé d’un déterminant. Par exemple, el llover signifie non pas la pluie, mais le fait de pleuvoir. Il en est de même pour une grande majorité des verbes à l’infinitif.
En français, une telle construction (déterminant + verbe à l’infinitif) nécessite souvent l’ajout d’une paraphrase (le fait de), mais pas toujours. Cette forme nominale est bel et bien présente dans la langue, bien que nettement plus rare qu’en espagnol.
- Le savoir-faire nippon en matière de moteur à explosion n’est plus à démontrer.
- Absorbée qu’elle était par son travail, elle en oubliait le boire et le manger.
- Le lever et le coucher du soleil sont fantastiques depuis le toit de l’immeuble.
- Ses allers-retours incessants l’étourdissaient.
Ces noms verbaux fonctionnent comme des noms communs et subissent l’accord approprié en genre et en nombre. Si la dénomination forme nominale sème la confusion, elle explique néanmoins la variabilité d’une forme qui n’est pas un infinitif, mais bien un nom.
Infinitif présent et infinitif passé
L’autre particularité de l’infinitif est qu’il peut, malgré l’invariabilité de sa forme au présent, se conjuguer au passé. En effet, l’infinitif est avant tout un mode, et on oublie trop souvent que ce que l’on définit comme la forme de base d’un verbe correspond en fait à l’infinitif présent.
Le mode infinitif possède une valeur aspectuelle qui n’est pas sa valeur temporelle. L’aspect d’un verbe permet d’exprimer la durée, l’achèvement ou même le déroulement de l’action.
L’infinitif présent exprime l’aspect inaccompli d’une action. Lorsqu’il est utilisé après un autre verbe, il rend compte de la simultanéité des actions exprimées par les verbes.
- Boire et manger sont des besoins vitaux.
- Je vois les oiseaux s’envoler.
- J’entendais la mort cogner à ma porte.
Les verbes à l’infinitif présent de ces phrases expriment l’incomplétude de l’action énoncée. Le fait de boire et de manger est tellement vital que l’on répète ces actions pour pouvoir survivre. L’aspect inaccompli de l’action s’appuie ici sur l’aspect itératif de sa répétition.
Ces verbes, lorsqu’ils suivent des verbes conjugués — généralement des verbes de perception —, superposent le déroulement de deux actions. Cette simultanéité exprimée n’est pas temporelle, mais aspectuelle.
En revanche, la temporalité de la phrase est transmise par la terminaison des verbes conjugués (au présent et à l’imparfait dans les exemples ci-dessus).
L’infinitif passé se distingue de l’infinitif présent par sa forme : c’est un temps composé. Il est formé de l’auxiliaire être ou avoir à l’infinitif présent, suivi du participe passé du verbe à conjuguer.
Ce participe passé, qui doit s’accorder en genre et en nombre, change radicalement la forme de cet infinitif. Il s’oppose donc graphiquement à la forme invariable du présent.
Sa valeur aspectuelle est également très différente. L’infinitif passé exprime l’aspect accompli d’une action et son antériorité vis-à-vis d’une autre.
- Dans notre société, être respectée ne va pas de soi.
- Après avoir bu son café, il sortit.
- Ne te décourage pas avant d’avoir commencé.
Les verbes à l’infinitif passé de ces phrases expriment la complétude et l’antériorité de l’action énoncée.
Le fait d’être ou non respectée relève du constat, de l’observation a posteriori. Cet aspect accompli de l’action est entièrement transmis par l’infinitif passé.
Il hiérarchise également le déroulement des actions. Cette valeur aspectuelle d’antériorité peut s’exprimer au présent comme au passé simple, car ces temps définissent la valeur temporelle, et non aspectuelle, de l’énoncé.
Mode infinitif ou impératif ?
Puisque l’infinitif est un mode, il se distingue des autres modes (indicatif, subjonctif, etc.) par une fonction spécifique. Proche du mode impératif, il permet d’autoriser ou d’interdire, voire d’ordonner.
Cependant, contrairement à l’impératif, le mode infinitif transmet une information qui ne relève pas de l’ordre formel ou du commandement. La requête n’est plus injonction, mais simple demande, dont le ton est atténué, adoucit par l’infinitif.
On retrouve cette euphémisation dans la signalétique, sous la forme de panneaux qui transmettent des consignes, des indications ou des instructions.
Cette utilisation de l’infinitif abonde également dans les modes d’emploi. Les phrases infinitives deviennent de véritables préconisations, énoncées sur un ton neutre et distant, à l’intention d’un lectorat anonyme et dépersonnalisé.
- Ne pas stationner (ou Prière de ne pas stationner).
- Ne pas marcher sur la pelouse.
- Replacer l’opercule et fermer correctement le bouchon.
- Prendre trois comprimés par jour.
- Ne vous stationnez pas ici !
- Ne marchez pas sur la pelouse !
- Replacez l’opercule et fermez correctement le bouchon.
- Prenez trois comprimés par jour.
Au mode impératif, ces mêmes phrases ne transmettent plus exactement le même message.
L’intention exprimée, claire et manifeste, induit l’urgence d’agir parce qu’elle est adressée à quelqu’un.
À l’impératif, tout énoncé, même le plus neutre, se teinte inévitablement d’autorité, voire d’un soupçon de paternalisme et de condescendance.
La forme composée est toujours précédée de la particule to (to be, to love, to go, etc.). Si elle se traduit bien souvent par un verbe à l’infinitif, cette locution verbale exprime une finalité intrinsèque, un but que l’on ne peut que paraphraser en français.
- He would like to see you : il aimerait te voir.
- She wants to be by your side : elle veut être à tes côtés.
- I am going there to ski : j’y vais pour skier.
Sur le modèle du français, la forme infinitive s’emploie aussi sans la particule to.
- She heard the phone ring : elle a entendu le téléphone sonner.
- He helped her move on : il l’a aidée à passer à autre chose.
- It makes me cry : ça me fait pleurer.
Enfin, il est possible en anglais de coordonner deux formes infinitives simples. Cette construction est une locution idiomatique, dont la traduction se doit de le rester en français.
- Wait and see : on verra bien.
- Watch and learn : prends-en de la graine.
- Come and see me : passe me voir.