Un nom commun est un mot désignant une réalité, matérielle ou immatérielle, qui appartient à une catégorie de choses ou d’êtres.
Il s’oppose au nom propre qui, lui, dénomme, de façon spécifique, des lieux, des personnes, des objets ou des notions. La principale différence entre un nom commun et un nom propre est la présence d’une majuscule à l’initiale du mot.
Nom commun et nom propre : exemples
Noms communs :
- un ballon,
- un tigre,
- une mère,
- une pierre.
Noms propres :
- le Ballon d’or (récompense sportive),
- le Tigre (fleuve d’Iraq et de Turquie),
- Mère Thérésa (religieuse albanaise, prix Nobel de la paix),
- Pierre de Coubertin (instigateur des Jeux olympiques modernes).
Notion grammaticale essentielle de nombreuses langues, le nom commun a la particularité bien française de posséder un genre grammatical, voire plusieurs, et de pouvoir être simple ou composé, comptable ou indénombrable, individuel ou collectif.
Plan de l’article :
Nom commun : définition
Un nom commun, anciennement appelé substantif, porte le sens, la substance du mot. Si le nom propre dénomme, le nom commun désigne, de façon générale, une chose ou un être au sein d’un même ensemble.
Qu’est-ce qu’un nom commun ?
Par définition, il s’oppose au nom propre, qui permet, lui, de dénommer, d’attribuer un nom spécifique, donc propre, au référent, au sujet désigné. Le nom propre présente une majuscule de signification. Ce n’est jamais le cas du nom commun.
Nom propre et nom commun : exemples
Souleymane étudie la biologie à l’université.
Explication :
Souleymane est un nom propre qui présente une majuscule de signification, car ce nom lui est propre. Cette majuscule est également une majuscule de position, car ce nom est placé au début de la phrase.
Écrits en minuscules, les mots biologie et université sont des noms communs qui désignent de vastes ensembles, des catégories très générales, sans les dénommer de manière spécifique.
Le nom commun est souvent précédé d’un déterminant qui le détermine, c’est-à-dire qu’il indique son genre grammatical et son nombre.
Nom commun def
- un arbre,
- une fleur,
- des pétales,
- l’écorce,
- les branches.
Explication :
Ces noms communs sont accompagnés de déterminants qui déterminent leur genre, masculin ou féminin, et leur nombre, singulier ou pluriel. Ils désignent, en tout ou en partie, des espèces du monde végétal.
Puisqu’il est très rare de rencontrer un nom commun qui ne serait pas précédé d’un déterminant, la majuscule de position, celle qui commence la phrase, est impossible à l’initiale du nom commun.
Si la majuscule permet de distinguer les noms propres des noms communs, ce n’est pas le cas de la présence du déterminant. De nombreux noms propres présentent aussi des déterminants au sein de leur dénomination : les États-Unis, La Défense, les Rothschild, etc.
Ainsi, seule l’absence de majuscule permet d’identifier le nom commun en toutes circonstances.
Les noms propres communs ne sont pas des noms communs…
Un nom de famille commun, comme Martin, Dupont ou Durand, est un nom propre. Sa fréquence en fait un nom commun dans le sens de connu et répandu.
Ces noms propres sont des patronymes : ils prennent une majuscule et n’appartiennent donc pas à la classe des noms communs.
Nom commun : nombre et genre grammatical
Les noms communs possèdent un nombre et un genre grammatical. Si la question du nombre est relativement simple, celle du genre grammatical porte souvent à confusion.
Marques du pluriel
En français, il existe deux formes, ou marques, pour désigner le pluriel des noms communs : les lettres « s » ou « x ». La plupart des noms communs prennent un « s » au pluriel, mais chaque finale de mot donne lieu à des exceptions.
Le tableau ci-dessous rassemble un grand nombre de ces exceptions. Toutefois, la consultation d’ouvrages de référence ou l’utilisation d’un correcteur de textes et d’outils d’aide à la rédaction restent le meilleur moyen de ne pas se tromper.
Finale de mots | Pluriel régulier | Exceptions |
noms en « -ou » |
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noms en « -al » |
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noms en « -eau » ou « -au » |
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noms en « -eu » |
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noms en « -ail » |
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noms en « -s » ou en « -x » |
| aucune exception |
Nom commun féminin
En français, certains noms communs sont de genre grammatical féminin.
Noms communs féminins : exemples
- une amie,
- une maison,
- une page,
- une télévision,
- une vérité,
- une vie,
- etc.
Parfois, ce genre grammatical correspond à la distinction des sexes entre les êtres vivants, mais ce n’est pas toujours le cas. Cette correspondance, quand elle a lieu, est fortuite.
Genre grammatical et sexe
- une fille,
- un bébé.
Explications :
Le mot une fille est un nom commun féminin qui désigne une personne de sexe féminin.
Le nom commun masculin un bébé désigne indifféremment des enfants de sexe féminin ou masculin. La distinction entre les genres grammaticaux est donc purement conventionnelle.
Le caractère arbitraire de cette convention grammaticale se reflète dans les objets, mais également dans les espèces animales qui possèdent pourtant, comme les humains, une distinction entre mâle et femelle.
Ainsi, les noms éléphant et éléphante font correspondre le genre grammatical à la distinction des sexes, tandis que tortue, nom commun féminin, désigne à la fois le mâle et la femelle.
Le monde végétal possède aussi son lot de conventions grammaticales fortuites : une prune, mais un pruneau ; une myrtille, mais un bleuet ; une châtaigne, mais un marron, etc.
Le nom commun dans tous ses états !
En français, le genre grammatical a une importance syntaxique, mais également sémantique. Certains mots ne possèdent pas la même définition lorsqu’ils sont utilisés au féminin ou au masculin :
- La mode, cet été, verra le retour de la manche bouffante.
- Tous les cambrioleurs utilisent ce mode opératoire : une lame de couteau est coincée dans la porte et une simple rotation du manche la déverrouille.
Mais, la complexité de la notion de genre grammatical ne s’arrête pas là : trois noms communs, masculins au singulier, deviennent féminins au pluriel ! Les noms orgue, délice et amour changent donc de genre en changeant de nombre :
- Les grandes orgues de la cathédrale sont majestueuses !
- Il se contentait de ces amours tumultueuses, invariablement malheureuses.
- Les baklavas de ma voisine sont de vraies délices sucrées.
Si ces conventions nous semblent incohérentes, c’est que l’on associe le genre grammatical au genre, identitaire ou sexuel, du référent, même lorsque ce dernier n’en possède pas.
Une rose ne serait pas plus ou moins féminine si elle était « un rose » et un vélo ne possède pas plus ou moins d’attributs masculins qu’une bicyclette.
Le genre grammatical n’a rien à voir avec la représentation sociale des différences entre les hommes et les femmes ou avec des attributs prétendument liés à la masculinité ou la féminité.
Nom commun masculin
Le genre grammatical masculin est aussi arbitraire que son homologue féminin.
De nombreux noms communs, dont la finale en « -ée » ressemble à s’y méprendre à l’accord au féminin d’un adjectif ou d’un participe passé, sont pourtant de genre masculin.
Noms communs masculins en « -ée » : exemples
- un lycée,
- un macchabée,
- un mausolée,
- un musée,
- un pygmée,
- un trophée,
- etc.
Nom commun épicène
Un nom épicène est un nom commun dont la forme féminine est identique à sa forme masculine.
Exemples de noms communs épicènes
- un ou une adulte,
- un ou une élève,
- un ou une enfant,
- un ou une membre,
- un ou une responsable,
- un ou une scientifique,
- un ou une secrétaire,
- un ou une universitaire,
- etc.
Lorsqu’ils sont utilisés seuls, les noms épicènes ne possèdent virtuellement aucun genre grammatical. C’est le déterminant qui leur attribue leur genre grammatical, ainsi que leur nombre, et donc leur sens.
Nom commun épicène : exemple de pianiste en contexte
- Le pianiste de l’orchestre est fantastique ! Nom commun masculin singulier désignant un individu de sexe masculin.
- La pianiste de l’orchestre est fantastique ! Nom commun féminin singulier désignant un individu de sexe féminin.
- Les pianistes de l’orchestre sont fantastiques ! Nom commun pluriel désignant un ensemble d’individus de sexe inconnu. Il pourrait s’agir d’individus exclusivement du même sexe ou de sexe différent. Puisque le nom est épicène, la seule information dispensée par le déterminant est le nombre du nom commun. Le genre grammatical est, par défaut, masculin.
Nom commun : simple ou composé
Un nom commun est dit simple lorsqu’il est formé d’un seul mot, et composé, lorsque plusieurs mots sont nécessaires à sa structure.
Noms communs simples et composés : exemples
Noms communs simples :
- une année,
- un chemin,
- un coffre,
- une cour,
- une pomme,
- un nœud,
- etc.
Noms communs composés :
- une année-lumière,
- un chemin de fer,
- un coffre-fort,
- une basse-cour,
- une pomme de terre,
- un nœud papillon,
- etc.
Les différents mots des noms composés peuvent être liés ou non par un trait d’union. Dans tous les cas, il s’agit d’une seule unité lexicale : leur structure est fixe. Autrement dit, on ne peut pas y insérer un autre mot.
Les noms composés : une seule unité lexicale
La structure des mots composés, même ceux exempts de traits d’union, ne peut être modifiée.
Une « pomme belle de terre », un « nœud noir papillon » ou un « coffre-en-acier-fort » ne sont pas des structures possibles.
Les éléments qualifiant ces noms composés doivent être placés à l’extérieur du groupe de mots :
- une belle pomme de terre,
- un coffre-fort en acier,
- un nœud papillon noir.
Le pluriel des noms composés est l’une des difficultés majeures de la langue française. Selon la nature des mots qui les composent, certains sont toujours invariables, et d’autres prennent la marque du pluriel. Cette mise au pluriel n’est donc pas uniforme pour tous les mots de la structure.
Nom commun : comptable ou indénombrable
Un nom commun comptable désigne les êtres ou les choses qui peuvent être comptées.
Noms communs comptables : exemples
- deux chiots,
- cinq livres,
- dix mille habitants,
- une douzaine d’œufs,
- un milliard d’étoiles,
- etc.
À l’inverse, le nom commun indénombrable, aussi appelé massif ou non-comptable, désigne une entité, dont les éléments ne peuvent être comptés du fait de sa nature physique, soit sa forme ou sa matière.
Les différents éléments qui présentent une unité indivisible sont :
- les liquides,
- les poudres,
- les gaz,
- les qualités physiques et morales.
Noms communs indénombrables : exemples
- l’air,
- l’eau,
- l’huile,
- le lait,
- le café,
- la farine,
- le sable,
- le sucre,
- la gentillesse,
- l’insolence,
- la force,
- la taille,
- etc.
Le caractère indivisible de ces noms indénombrables se traduit linguistiquement par l’utilisation de déterminants partitifs.
Indénombrables et déterminants partitifs : exemples
- Retire de l’argent : on n’a plus de chocolat ni de café.
- Pour faire des crêpes, il faut de la farine, du sucre et du lait.
- Peux-tu acheter du pain, s’il te plaît ?
Explication :
Ces noms communs indénombrables sont précédés de déterminants partitifs, qui considèrent l’entité comme un tout non-comptable.
Certains noms communs, considérés comme indénombrables, deviennent comptables, lorsqu’ils sont utilisés par métonymie, pour désigner l’objet par la matière.
Indénombrables dans un sens métonymique : exemples
- Tu prendras bien un autre café ? Tu veux un ou deux sucres ?
- J’ai acheté des chocolats dans cette boutique : avec un pain au lait, c’est un régal !
Nom commun : individuel ou collectif
Le nom individuel a pour référent une seule entité, lorsqu’il est utilisé au singulier, et plusieurs entités, s’il est au pluriel.
Le nom collectif, au contraire, est toujours utilisé au singulier, même s’il a pour référent un groupe de choses ou de personnes. Si l’idée véhiculée est pourtant bien celle du pluriel, syntaxiquement, le nom commun et le déterminant qui l’accompagne restent au singulier.
Noms communs collectifs : exemples
- une bande,
- l’ensemble,
- la foule,
- un groupe,
- la majorité,
- une myriade,
- le tas,
- la troupe,
- etc.
L’accord du verbe lorsque le sujet est un nom collectif sans complément se fait donc au singulier.
Accord du verbe avec nom collectif : exemples
- La troupe resta solidaire.
- Une foule s’était rassemblée aux abords de la place.
- Son groupe ne possède pas assez de membres.
- Cette bande a déjà fait la une des journaux.
Toutefois, lorsque les noms collectifs sont accompagnés d’un complément, l’accord du verbe se fait en fonction de ce dernier et du sens de la phrase. En règle générale, l’accord se fait avec l’entité qui accomplit l’action.
Accord du verbe avec le complément du nom collectif : exemples
- L’ensemble des électeurs se sont rendus (ou s’est rendu) aux urnes.
- La file de patients s’étirait inlassablement (ce ne peut être que la file qui s’étire).
La règle de l’accord des verbes ayant pour sujet un nom collectif est bien plus complexe qu’elle n’en a l’air. Comme toujours, la consultation d’ouvrages de référence ou l’utilisation d’outil d’aide à la rédaction est fortement recommandée.