Hyperbole : définition et exemples
Une hyperbole est une figure de style visant à exagérer volontairement des propos pour mieux les mettre en relief.
Elle est très fréquente, notamment dans le langage courant, où elle prend de nombreuses apparences.
Formée à partir d’adverbes, de comparatifs ou de superlatifs, elle a pour but d’impressionner et de retenir l’attention de l’auditoire.
- Je meurs de soif.
- Ce logiciel de retouche est magique !
- Ce sac pèse une tonne, tu exagères.
- Profitez dès maintenant de soldes d’exception !
Qu’est-ce qu’une hyperbole ?
Issu du grec « huperbolê », ce substantif féminin est composé des termes « uper » (soit « au-delà », « dessus de ») et « ballein » (« jeter »).
L’hyperbole fait partie des figures de style de l’amplification et consiste à exagérer des propos afin de les mettre en relief dans le discours.
Dans son ouvrage « Figures du discours », le grammairien Pierre Fontanier la décrit comme un procédé de style qui « augmente ou diminue les choses avec excès, et les présente bien au-dessus ou bien au-dessous de ce qu’elles sont ».
- Ce film est à mourir de rire !
- Je te l’ai répété mille fois.
C’est, en outre, un procédé linguistique couramment utilisé pour susciter de la dérision ou le sarcasme : elle est donc volontiers employée dans des caricatures ou des journaux satiriques pour dénoncer le ridicule de certains faits ou certaines personnes.
Quelques exemples d’hyperboles
L’hyperbole est souvent complétée par d’autres procédés stylistiques, telle que l’énumération, afin de renforcer l’effet qu’elle produit et de jouer sur son degré d’intensité.
Cette citation de Madame de Sévigné, dans le cadre d’une correspondance, en constitue un parfait exemple.
(Madame de Sévigné, Lettres)
On peut également y associer des comparatifs (aussi… que) ou encore des superlatifs, par exemple :
- le plus,
- le moins,
- le mieux.
- Mon papa, c’est le plus fort du monde.
- C’est l’histoire la plus étonnante que j’ai entendue de toute ma vie.
- L’offre la plus extraordinaire, rien que pour vous, c’est maintenant ou jamais !
Il est également possible d’ajouter des préfixes ou des suffixes, c’est-à-dire des petits éléments placés avant ou après le radical d’un mot pour en former un nouveau :
- « super- »,
- « méga- »,
- « hyper- »,
- « trop- »,
- « archi- »,
- « ultra- »,
- « giga- »,
- « -issime ».
- C’était méga difficile, mais j’ai quand même réussi à monter l’étagère dans le salon.
- Théo est super doué en sciences physiques.
- Cette recette de gratin aux pommes de terre est juste topissime !
- Ce livre est ultra-bien, je l’ai littéralement dévoré en une journée.
C’est le cas des termes richissime, topissime, élégantissime, génialissime, etc.
À éviter donc !
Enfin, les adverbes, très nombreux en français, sont idéaux pour amplifier l’hyperbole et lui donner un côté spectaculaire.
Parmi eux, citons :
- incroyablement,
- merveilleusement,
- moins,
- plus,
- tant,
- tellement,
- tout simplement,
- tout,
- très,
- trop,
- rien.
- Une lessive incroyablement efficace pour un linge au rendu merveilleusement doux au toucher !
- Rien n’est trop beau !
- Cette crème de nuit est tout simplement parfaite !
Vous l’aurez compris, l’hyperbole est présente partout… ou presque !
Dans la vie courante, on l’utilise de manière assez fréquente, bien souvent sans s’en rendre compte, parfois sous la forme d’expressions figées.
Elle est, en outre, très utilisée dans le langage des jeunes générations où son effet d’exagération est très apprécié.
Phrase | Hyperbole |
C’est délicieux ! | C’est méga bon ! |
C’est tout proche. | C’est à deux pas d’ici. |
Attends-moi ici, je n’en ai pas pour longtemps. | Attends-moi ici, j’en ai pour deux secondes. |
Ce nouveau jeu de cartes est excellent. | Ce nouveau jeu de cartes est super génial. |
J’ai soif. | Je meurs de soif. |
J’ai faim. | Je meurs de faim. |
Je suis fatigué. | Je suis mort de fatigue. |
Si je ne rentre pas à l’heure ce soir à la maison, mes parents ne vont pas être contents ! | Si je ne rentre pas à l’heure ce soir à la maison, mes parents vont me tuer ! |
C’est génial ! | C’est génialissime ! |
Ce nouveau matériau est très résistant. | Ce nouveau matériau est ultrarésistant. |
Ils lui ont répété inlassablement. | Ils lui ont répété cent fois. |
Il a couru si vite qu’il est à bout de souffle. | Il a couru si vite qu’il en crache ses poumons. |
Ce n’est pas difficile ! | Ce n’est pas la mer à boire ! |
Enfin, elle est particulièrement prisée dans le milieu de la communication, de la publicité et du marketing où, utilisée de manière écrite ou visuelle, elle permet de créer des slogans vendeurs et percutants.
- Faire du ciel le plus bel endroit de la terre
(Slogan de la compagnie aérienne Air France) - Un Ricard, sinon rien !
- Get 27, c’est l’enfer.
Pensez aux moyens mnémotechnique : cette figure de style reposant sur l’exagération est constituée du préfixe « hyper- » comme dans l’hyperbole hyper bien !
Exemple :
- L’hyperbole est une figure de style hyper intéressante !
Quels effets produit une hyperbole ?
Comme indiqué auparavant, l’hyperbole permet de mettre en relief un excès afin d’en grossir le trait, d’éveiller la curiosité, l’intérêt sur quelque chose ou sur un trait de comportement.
Objectif : créer une surenchère pour impressionner et persuader l’auditoire.
Elle est également utilisée pour critiquer, railler ou dénoncer, par le biais de l’exagération. Les différents procédés stylistiques qui peuvent la compléter au gré des envies de son locuteur permettent, en outre, de jouer sur son intensité et sa portée.
Une véritable arme linguistique, en quelque sorte !
C’est pourquoi on la retrouve aussi dans un large panel de genres littéraires : tout d’abord l’épopée, où elle prédomine (notamment dans l’ « Iliade » ou la « La Chanson de Roland »), mais aussi le théâtre, la poésie, la presse (les caricatures en regorgent), ou, plus récemment, la publicité, la comédie et les concours d’éloquence.
- « Le nouvel OMO lave encore plus blanc : blanc, je vois ce que c’est, c’est blanc ; moins blanc que blanc : je me doute, c’est gris clair, mais plus blanc que blanc, c’est nouveau, ça vient de sortir, c’est le nouvel OMO. »
(Sketch de Coluche, La publicité) - Mammouth écrase les prix
Hyperbole, litote ou euphémisme : quelles différences entre ces deux figures de style ?
Ces trois figures de style sont des procédés rhétoriques bien différents.
En effet, là où l’hyperbole vient exagérer un fait, la litote vient le minimiser et presque le passer sous silence. Ce procédé stylistique consiste, de fait, à atténuer des propos, et donc en dire moins, en toute modestie, tout en révélant plus, de manière implicite et subtile. Tout le contraire de l’hyperbole, donc !
Qu’en est-il de l’euphémisme ?
Cette figure de rhétorique, très employée dans le langage courant, est, quant à elle, utilisée pour atténuer un fait, un terme ou une expression qui, dans le cas contraire, serait formulé de manière trop choquante ou déplaisante.
- Il nous a quitté.
- Les dommages collatéraux de la guerre ont occasionné de lourdes pertes humaines et matérielles.
- Cette petite grande âme venait de s’envoler.
(Victor Hugo, Les Misérables)
Ou presque.