Parmi les jeux de mots existants, celui dont cet article traite n’a pas fini de vous surprendre, malgré son apparente futilité…
Le calembour, qui repose sur la ressemblance phonique entre des mots de sens différent, est apprécié aussi bien par les amateurs de traits d’esprit que dans la littérature ou la publicité. Et pour cause : non seulement il n’a pas son pareil pour marquer les esprits, mais, en plus de cela, il n’a de limite que celles de votre imagination et offre des possibilités de création infinies !
Jeu de langage subtil pour certains, grivoiserie tout juste tolérable en société pour d’autres, la contrepèterie est une invitée récurrente des conversations informelles et autres verres entre amis, et pour cause : lorsqu’elle est bien exécutée, elle fait généralement son petit effet !
Si ce jeu de mots consiste, dans son sens strict, à permuter plusieurs lettres ou syllabes dans une phrase afin d’en modifier la graphie et la signification, on l’associe volontiers à une langue familière, voire vulgaire.
En effet, les contrepèteries tendent souvent vers une certaine obscénité dans les faits, si bien que l’on a tendance à oublier qu’il s’agit avant tout d’un art prisé des amoureux des lettres. Or, malgré les idées reçues, contrepèterie ne rime pas nécessairement avec goujaterie…
Publié le
12 juin 2025
par
Aude Charrin, MA
Actualisé le
17 juillet 2025
Figure de style d’atténuation, l’euphémisme permet d’adoucir la révélation de faits désagréables ou déplaisants.
Euphémisme def
Notre petit ange a rejoint les étoiles. (= la mort d’un enfant)
Les dommages collatéraux sont importants. (= la mort de victimes civiles)
La frappe chirurgicale a atteint son objectif. (= un bombardement réussi)
Son placement en soins palliatifs est désormais envisagé. (= la fin d’un combat contre la maladie)
Reposant bien souvent sur le sens figuré des mots et des expressions, l’euphémisme se retrouve dans de nombreuses locutions figées, très usuelles et destinées à éviter d’aborder de front des thèmes sensibles comme la mort, la guerre ou la maladie.
Très largement employé, ce procédé stylistique témoigne d’une volonté de ménager son interlocuteur, d’éviter de le blesser ou de le choquer.
Mais cet outil stylistique est également une redoutable tactique discursive, l’atténuation des propos tamisant quelque peu la réalité. Entre témoignage de bienveillance et procédé rhétorique, l’euphémisme porte à lui seul tout le poids des mots…
À moins d’être un saint, vous avez forcément déjà eu envie de répondre à une remarque stupide et/ou inappropriée en signifiant le contraire de ce que vous vouliez vraiment dire, le tout avec une bonne dose de sarcasme…
Cette façon de s’exprimer porte un nom : c’est l’ironie.
Publié le
12 juin 2025
par
Laurine Tihay, BA
Actualisé le
28 juillet 2025
Peut-être vous êtes-vous déjà étonné(e) de voir une phrase s’interrompre inopinément dans sa construction au détour de l’une de vos lectures ?
Dans ce cas, il y a de grandes chances que vous ayez tiqué et pesté contre l’auteur, le correcteur ou la maison d’édition en cause, persuadé(e) que la relecture avait été bâclée. Bien sûr, il pouvait très bien s’agir d’une coquille ou d’une maladresse, mais pas obligatoirement…
Vous vous trouviez peut-être tout bonnement face à une anacoluthe !
Publié le
12 juin 2025
par
Aude Charrin, MA
Actualisé le
17 juillet 2025
Figure de style et figure de rhétorique, la digression consiste à s’écarter du sujet traité, pour mieux y revenir. Elle doit être volontaire et maîtrisée pour produire l’effet recherché : ajouter une information, susciter une émotion ou renforcer une opinion.
Digression defConsciente du danger, je rentrais chez moi rapidement, angoissée par la perspective de me retrouver à nouveau dans cette situation. Je montais les escaliers quatre à quatre, plutôt deux par deux parce que je ne suis pas très grande, mais j’ai rencontré dernièrement une personne que je dépassais de dix bons centimètres… on a discuté pendant des heures des inconvénients de notre taille : les étagères trop hautes, les aisselles et leurs odeurs dans les transports, les concerts qu’on ne verra jamais en y assistant pourtant, la hauteur des miroirs, où seuls les sourcils se mirent, jusqu’aux sacs d’épicerie portés à bout de bras et qui balaient le sol… J’arrivai enfin devant la porte à bout de souffle. Elle était fermée et je n’avais pas les clés.
Explication :
Le passage surligné est une digression narrative qui vise à ralentir le rythme effréné de la narration pour entretenir le suspens.
Les propos, plutôt humoristiques, n’ont aucun rapport avec l’action et se rapprochent davantage d’une confidence sur une situation a priori handicapante.
Par cette digression narrative, l’auteur brosse sans en avoir l’air le portrait physique et moral du personnage : une femme de petite taille, prompte à l’autodérision.
La digression narrative doit être relativement courte, utile au récit et prendre fin par un retour à la situation initiale pour être un véritable outil stylistique.
Qu’elle soit narrative ou discursive, la digression repose sur une stratégie énonciative. Défendue par certains, conspuée par d’autres, elle possède aujourd’hui une connotation négative, synonyme de divagation ou de circonlocution.
Néanmoins, bien exploitée, elle demeure un artifice dont certains auteurs se sont rendus maîtres. Entre pause bien sentie et logorrhée proustienne, la digression n’a pas fini de faire parler d’elle…
Publié le
11 juin 2025
par
Laurine Tihay, BA
Actualisé le
17 juillet 2025
Au chapitre des figures de style, il est un art qui consiste à dépeindre une idée abstraite sous les traits d’un objet ou d’une personne concrète. C’est là une façon très efficace et évocatrice de donner plus de puissance à l’idée que l’on souhaite défendre.
Cette technique porte un nom : c’est l’allégorie !